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MAT l5p3. 4-5
aînée de Henri ii , avoit droit à la couronne de France, il leur proposa ladite Infante pour étre élue royne (Ode ce méme royaume par les Etats; et ajoute que ladité élection seroit très-agréable au Pape, avantageuse pour la maison de Lorraine et à la noblesse de France, par les immenses secours qu'on recevoit de son maître tant en troupes qu'en argent.
A peine a-t-il fini son discours, que l'évêque de Senlis, un des plus ardens de la Ligue, lui a dit, d'une voix aigre et d'un ton élevé, qu'il reconnoissoit maintenant que les politiques avoient dit vrai dans le commencement de cette guerre, en publiant que l'interest et l'ambition y avoient plus de part que le zéle de la religion ; que depuis le commencement de la monarchie la loy salique avoit été observée ; et que si on nommoit une femme, on court risque qu'elle ne soit transportée à des étrangers.
Le duc de Mayenne a remarqué en même tems que ce discours a fait peine au duc de Feria; et pour en adoucir l'amertume , il a dit audit duc que ce bon evêque étoit attaqué de tems en tems de mouvemens de folie(») : mais qu'il revenoit facilement, et qu'il lui en répond. Alors le duc de Feria revenu de sa surprise a continué son discours ,-et a demandé qu'on fît rapport de sa proposition aux Etats. Ce qui lui a été promis.
(0 Pour étre élue royne : Cette proposition, qui renversoit la constitution de la monarchie française, fondée sur la loi salique, fut rejettée. UéVéque de Senlis, qui jusque là avoit cru que les Espagnols n'âgiMoient que dans fintérét de la religion, leur reprocha d'avoir par cet acte découvert leur turpitude et leur ambition. — (-) De mouvement de/otte : Guillaume Rose, évéque de Senlis, avoit de temps en temp* des atteintes de folie, dk de Thou; et lorsque cet évéque, eil • 1589, entra des pren-ien dans la Ligue, plusieurs attribuèrent cette
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